Le fleuve

L’Amazone, fleuve de tous les superlatifs : plus long fleuve du monde (+ de 7000km), fleuve qui a le plus haut débit au monde, il draine l’eau sur un territoire équivalent à 1,5 fois l’Europe, il contient le plus grand dauphin d’eau douce, il déverse près de 20% de l’eau douce mondiale dans les océans, ses sédiments rendent l’eau brunâtre sur plus de 1000km de côtes jusqu’en Guyane Française … Il trouve sa source dans les Andes au Pérou, traverse la Colombie puis le Brésil, jusqu’à son embouchure dans l’océan Atlantique.

Macapá

La ville de Macapá se situe au nord de l’embouchure de l’Amazone, pile sur la ligne de l’équateur. Un demi million d’habitants y vivent dans un climat chaud et humide. La saison des pluies a commencé en décembre et se termine en mai-juin ; il pleut plusieurs fois par jour une eau chaude, en pluie fine qui se transforme parfois en torrentielle. La ville n’est pas très belle avec ses rues souvent de terre rouge et ses maisons décrépies. Elle est le passage obligé des matériaux d’exportation des régions amazoniennes nord vers le monde entier : pâte à papier, fer, manganèse, bois, pétrole, noix, viande, poisson, açaï…

Nous y avons rencontré des personnes particulièrement chaleureuses et accueillantes, dont Cinaria, magnifique femme chez laquelle nous avons logé et avons été chouchouté (airbnb) ainsi que Adriano, notre chauffeur Uber, également journaliste à la télé locale, qui en a profité pour devenir notre guide touristique et gastronomique. Nous allons voir le monument « marco zero » qui indique la ligne de l’équateur, nous traversons les quartiers plus populaires mais aussi plus dangereux (sous la protection de notre guide!), nous goutons au fameux açaï… Malheureusement, nous n’avons passé que 24h dans cette ville méconnue et qui sent l’Amazonie à plein nez.

L’açaï

Ici, c’est la région de l’açaï, baie issue de palmiers amazoniens, riche en antioxydant, vitamine C et minéraux, connu pour ses multiples vertus sur la santé. On en fait un jus épais ou des sorbets. A Macapá on le déguste avec du poisson, de la viande ou sucré. Dans le reste du pays, on le trouve partout sous forme de sorbet que l’on agrémente de noix, de fruits et autres douceurs. Pour notre part, il a fallu une bonne dose de sucre pour avaler cette potion violacée qui nous a laissé de belles dents noires… mais c’était très bon, y compris avec du poisson !

Belém

Elle se trouve au sud de l’embouchure de l’Amazone, à environ 400km de Macapá (500km par bateau, environ 2 jours). Jolie ville de 1,5million d’habitants, dont beaucoup ont les traits indiens. Cette ville portuaire a du cachet avec ses petites maisons colorées, ses rues étroites, son aspect ancien. Elle grouille de monde en cette veille de Noël dans le marché « ver-o-peso » et alentours. On a de la peine à se croiser dans les rues envahies par les marchants ambulants et les débordement des boutiques. Les gens nous conseillent de mettre notre sac à dos à l’avant… trop de vols lorsqu’il y a autant de monde. Le marché propose toutes les nourritures, les vêtements, les accessoires… nous sommes dans une fourmilière où s’entrechoquent les bruits, les odeurs, les milles choses à voir. J’adore.

Nous marchons en file indienne sur le trottoir lorsqu’un homme dépassant tout le monde se retourne sur Louana, ma fille aînée, et lui arrache son pendentif avant de s’enfuir. Ça se passe en l’espace de quelques secondes, pas la moindre chance de réagir ou de poursuivre notre assaillant… nous restons hébétées à essayer de comprendre ce qui vient de se passer. Quelques passants autour aussi. Voilà notre première expérience d’agression au Brésil ! On sait que le pays est dangereux, alors on joue le jeu : on cache nos téléphones portables, on tient bien serrés notre sac et notre portemonnaie, on évite les bijoux et autres accessoires ostensibles, on risque le minuscule petit pendentif cœur de Louana qui n’a qu’une valeur sentimentale. Là, on est vraiment choquées et on prend la mesure de notre vulnérabilité.

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