Le Brésil est l’un des pays les plus inégalitaire du monde
Avec des richesses naturelles énormes : énergies fossile/éolienne/hydroélectrique, minéraux, métaux rares, bois, pêche, agriculture…; il exporte plus qu’il n’importe, le PIB par habitant est d’environ 15’500$ (43’500$ en France, 61’000$ en Suisse, 16’500$ en Chine – selon données du FMI 2’17/Wikipedia).
Pourtant, une partie de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté. Le salaire minimum est d’env. 1’000R$/mois (~250€) alors que le coût de la vie a énormément augmenté ces dernières années pour se situer à environ 80% du coût de la vie en France. Bref, impossible de vivre avec 1 ou même 2 salaires minimum. Une grande majorité de brésiliens cumule les emplois et lutte à longueur d’année pour joindre les deux bouts. Les personnes dans cette population qui, aujourd’hui inclus également la classe moyenne qui gagne jusqu’à 10 à 15 fois le salaire minimum, me disent souvent adorer leur pays et en même temps rêver de pouvoir le quitter car trop d’injustices, de charges et d’impuissance pour que cela change.
Voici,en 2014, quelques statistiques sur les détentions de biens dans les ménages brésiliens (piqué sur l’excellent site web de Braise) :
1% de la population détient près du quart des richesses du pays et vit dans un autre Brésil. On ne croise pas ces brésiliens car ils restent reclus dans leurs prisons dorées et bien gardées : ils se déplacent dans de grandes voitures au vitres teintées ou en hélicoptère, habitent avec une ribambelle d’employés de maison dans des condomínios luxueux (lotissement de superbes et vastes villas ou immeubles avec club d’activités tennis, volley, piscine, billard, salle de fêtes, sauna, cours de sports…, entourés de hauts murs, de barbelés, de fils électrifiés, de caméras et de gardiens jour et nuit). Un Brésil qui jusqu’ici suit des règles différentes ; on sent encore le poids du colonialisme avec des catégories d’humains supérieurs et inférieurs.
A João Pessoa, on est bien trop loin de Sao Paulo, Rio et Brasilia et les plus riches du pays ne sont pas ici. Pourtant, il existe aussi de belles fortunes. Elles se trouvent principalement dans le quartier d’Altiplano. J’ai eu l’occasion de me rendre dans plusieurs condomínios. Pour accéder au Bougainville où habitent de gros entrepreneurs, il faut montrer patte blanche auprès des 3-4 gardiens armés de l’entrée principale, puis on entre dans un domaine de 200 villas plus grandes et belles les unes que les autres, valant au minimum 500’000€. Un joli pactole pour la région. D’autres condomínios d’appartements en immeubles, tels que l’Allianz Plaza, le Granmar, l’Ultramar… concentrent les directeurs, politiques et grands propriétaires immobiliers de la région. Et la tour la plus jolie, la plus haute et la plus chère de la ville (450’000€ pour un appartement de 2 chambres) : Torre Genève ! Ça ne s’invente pas.

à gauche une favela, à droite une école privée pour enfants riches
En parallèle, il existe des favelas dans tous les quartiers de la ville. La favela du quartier le plus chic, l’Altiplano, est particulièrement pauvre et contraste avec l’école pour enfants de riches de l’autre côté de la route. Ici on ne les appelle pas des « favelas », mais des « communautés ». Ce sont, en somme, des habitations construites sur des terrains non urbanisés et qui ne sont pas soumis à l’impôt foncier.
Commentaires récents